Je me pose pour t’écrire, pour être avec toi. Je sens que j’ai envie de te parler, de discuter, ça fait longtemps et j’ai envie de savoir ce que j’ai à te dire.
Mon amour les choses changent à l’intérieur de moi. Je change le décor de mon être. Les organes sont toujours à leur même place mais je recule pour les observer de plus près. Je ne suis plus sûre qui est l’architecte. Mes amis me reprochent de me poser trop de questions, je leur réponds: je suis née sous le signe de l’interrogation. Il me semble toujours que j’ai une grande question en moi que je suis incapable de formuler. Peut-être que le jour où je trouverai ma question, je trouverai sa réponse. Peut-être même que la réponse je l’ai déjà, c’est la bonne question que je cherche. Ou mieux encore, peut-être que je sais tout mais j’ai tout oublié exprès. Je suis sûre que je me connais un peu mieux et c’est déjà très bien. Je ne sais pas pourquoi je crois que tu comprendras. Je ne sais pas pourquoi j’approche ton esprit du mien. Peut-être qu’on a eu le même chef décorateur de la cervelle. Peut-être que le jour de sa conception, il avait un peu trop tiré sur son pétard, du coup notre matière grise s’est trouvée un peu trop multicolore. C’est bien, sauf que parfois les yeux des autres se retrouvent brûlés par nos excès. Il faut que j’apprenne à leur fabriquer des lunettes au lieu de tamiser ma lumière. Il faut que mes yeux te revoient, tu les flambent. Et c’est avec cette flamme que je veux poser ma question. Je n’aurai peur d’aucune formule, j’ai le verbe. J’aime.
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