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Cercle Littéraire Regard sur la vie

LE BANC BLANC DU BONHEUR

Et une larme coule et le chagrin s’écroule
Vient inonder la joue du jeune collégien
Qui ne tient plus debout, qui n’y comprend plus rien
Se retrouve isolé à devoir supporter
Sous le nez des ‘sachants’ : l’odieux, le maltraitant

Il se pose des questions, ne voit pas de raison
Aux vaines moqueries, aux viles railleries
Portées à son endroit ; maudit en paria
Il se sent réprouvé, répudié, rejeté
Ne sait comment œuvrer à pouvoir se sauver

À qui se raccrocher, comment se raccorder
Pour intégrer la meute, s’y fondre et s’y rallier
Tenter de faire semblant sans devenir coupable ?
Conséquence désastreuse, navrante et regrettable
D’observer que l’ado devient l’accidenté
D’une gestion douteuse, faiblarde et fallacieuse
Dans un pays prônant protection de l’enfant

Chaque heure est une journée et le souffle lui manque
Il se sent esquinté, brisé et asphyxié
A ainsi endurer, sournoise cruauté, actes dissimulés
Que peu semblent vouloir, fermement démasquer
« Construction sociétale » soufflent des approuvés
« Conjoncture infernale » disent les agacés

Quand il rentre chez lui, les mots ne sortent pas
Les maux sont pourtant là, ceux qui ne se voient pas
Ceux que l’on n’ose pas, que l’on cache sous les draps
Sur des papiers ‘glacés’, dans des carnets secrets
Que l’on découvrira au sombre du trépas

Alors en apparence, pour ne pas contrarier
Il dit que tout va bien, qu’il se sent fatigué
Qu’il est un peu fiévreux, qu’il veut se reposer
Il redoute d’entendre l’accoutumé discours
Qu’il faut se fortifier, pleinement s’aguerrir
Le monde est ainsi fait, il faut s’y préparer

Lui n’y arrive pas, il se sent à l’étroit
Dans son corps, dans sa tête, il se voit maladroit
Il se croit même coupable, inapte, un peu honteux
De ne pas réussir à être courageux
Pour mieux rivaliser, dominer, guerroyer
L’état de s’imposer lui semble ‘absurdité’

Une idée le traverse : mettre fin à ses jours
Se libérer enfin de ces gauches vautours
Et ne plus leur offrir aucune once de joie
Puis pour aucun adulte ne devenir un poids
Mais c’était sans compter sur le banc du bonheur
Qu’une jeune écolière souhaitait mettre à l’honneur

Un doux projet naissait, celui d’un lieu unique
Un endroit pragmatique, offrant le bénéfique
Où chaque malheureux pourrait aller s’asseoir
Raconter son histoire et retrouver espoir
Exprimant, révélant, ses peurs et ses douleurs
Ayant le droit de dire qu’il avait besoin d’aide
Que son cœur implorait qu’on lui offre un remède
Pour qu’il se sente aimé et un peu intégré

Et ce banc était né, nommé communément
A la majorité, même par les tyrans
‘Le banc blanc du bonheur’

La règle était précise, votée et émargée
Tout être s’y posant devrait assurément
Y trouver réconfort, bonté et attention
Tout âme s’y approchant s’y verrait couronnée
Si elle réussissait à redonner la joie, le sourire et l’envie
A celui qui hier « cadavérait » sa vie
Elle se verrait même en toute fin d’année
Se voir récompensée d’un point supplémentaire
Sur ce que l’on appelle moyenne générale
Ne serait-ce pas là moment de diffuser
Le génie citoyen d’une idée magistrale ?

Ce que vous lisez là, n’est pas une utopie ou loufoque lubie
Non, c’est une vérité, provenant d’une enfant de seulement 12 ans
A qui l’on a soufflé que ce monde bancal, médiocrement malade
L’on pouvait le soigner en étant éclairé, vers les autres tourné
Et qu’un acte isolé, une seule parole, suffisent à consoler, conforter, relever
Un jeune camarade qui pourrait bien demain
À nouveau se trouver sur un sentier commun
Et offrir à son tour une main de secours
Permettant un karma plus doux que le velours ..

Ô de Ré. M    
Parce que je vous aime…

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