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Ophélie - Modèles nues à l'atelier, récit et images

de Christophe Cartier
ISBN: 978-2-37916-893-2

24,00

Christophe Cartier a fait un choix parmi les innombrables modes d’expression artistique qui s’offrent à nous aujourd’hui : c’est la peinture. Mais, pour lui, la peinture ne saurait plus être sans le recours à la photographie. Ce n’était pas le cas à ses débuts où il avait peint des objets qui se caractérisaient pour leur extrême banalité : des chaises, des tabourets, et toutes sortes de meubles auxquels on n’aurait guère prêté d’attention. Il a réalisé aussi quelques natures mortes comme Les trois poissons. Le sujet, peut-être digne de ce qu’on appelait autrefois, encore à l’époque de l’académisme, la « peinture d’histoire », est son atelier. Mais il n’a rien fait alors pour le magnifier – au contraire, il l’a dévoilé à nos yeux sans qu’on puisse le relier à un univers qui n’appartiendrait qu’à lui.

Catégorie : Product ID: 24633

Vie du livre

Description

Je ne sais pas pourquoi j’ai tenté de la retenir. Je courais derrière elle sur le trottoir désert. Elle se retrouva face à l’escalier qui descend sur la berge. Elle enchaînait si maladroitement les marches qu’elle manquait de se casser la figure à chacune d’elles. Arrivée sur la berge, elle se dirigea vers le bord de l’eau. Son ombre oscillante trahissait son équilibre précaire. À cette saison de l’année, la Seine était gavée, à la limite de la crue. En surface, elle charriait une fange immonde, épaisse et nauséeuse, où bois morts et autres ordures informes s’animaient, entraînés par le flux tendu d’un courant nerveux. LNA menaçait de se jeter à la baille si j’approchais davantage. J’essayai de la raisonner, de lui dire qu’elle était magnifique en « Ophélie ». Qu’elle était la plus belle de toutes les « Ophélie » que j’avais rencontrées.

Conscient que le désir est désormais ce qu’il poursuit vraiment dans son art, https://www.editions-maia.com/wp-content/uploads/2020/11/9782379164330_C-1-1.jpg Cartier inclut des scènes amoureuses plus ou moins éloignées de la décence où le peintre et son modèle se changent en amants. Mais ce n’est qu’une illusion construite pour leurrer le spectateur. Le ton est donné : ses travaux prennent un tour d’une sensualité sans fard, mais toujours avec un je ne sais quoi de sublimé. C’est la tension entre le dévoilement d’une ardeur charnelle et crue et la beauté qui en résulte qui se trouve au fondement de ses compositions, qui alternent peinture et photographie. Pour https://www.editions-maia.com/wp-content/uploads/2020/11/9782379164330_C-1-1.jpg Cartier, la chair n’est pas triste, mais elle peut être perçue sous différents éclairages, avec de multiples connotations, et parfois sur un ton qui peut aller d’un relatif romantisme à une extase un peu douloureuse. Gérard-Georges Lemaire