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Corba, tête haute

Corba ? C’est quoi ? C’est qui ? Lorsque l’on me pose des questions sur mon quatrième roman et que, malicieusement, je cite uniquement son titre, telles sont bien les deux questions qui reviennent souvent !

Corba est née en Ariège à la fin du XIIème siècle. À cette époque, tout le sud-ouest de l’actuel territoire français était le théâtre d’une répression impitoyable de l’Église contre ses « opposants » pacifistes qui vivaient dans le plus total dénuement, aux côtés et avec les habitants des villages, partageant leur quotidien dans le plus strict ascétisme. Ces hommes et femmes, qui s’appelaient Bons Hommes et Bonnes Femmes, ne partageaient pas les pratiques, le dogme de l’Église de Rome. Il n’y avait pas d’église dans les villages, ils ne pratiquaient pas ses sacrements (un seul : le consolament) et ne vivaient pas dans l’opulence, le faste. Les Bons Hommes et Bonnes Femmes – qui seront appelés bien plus tard « Cathares » – allaient au contact de la population, côtoyaient en fait leurs semblables, partageaient leurs peines, leur misère mais aussi leurs moments de joie, de bonheur. La vie …

Le mouvement cathare va se développer, se structurer ; pas d’église certes, mais une organisation avec à sa tête un évêque.

Et Corba, dans tout cela ? Je vais y venir, patientons un peu …

Tout d’abord, un peu d’Histoire …

En l’an 1232, l’évêque cathare Guilhabert de Castres demande à un certain Raimond de Péreille l’autorisation de faire de Montségur le siège de leur religion interdite et pourchassée. L’évêque s’installe à Montségur. Un cousin de Raimond de Péreille, Pierre-Roger de Mirepoix, condamné par contumace par l’Inquisition pour complicité d’hérésie et dépossédé de ses domaines par le seigneur français Guy de Lévis, rejoint les deux hommes.

Raimond de Péreille ? Montségur ? L’Inquisition ?

Raimond de Péreille est le seigneur de Montségur, un village fortifié, appelé « castrum », perché au sommet d’une montagne appelée « pog ». Corba est l’épouse de Raimond de Péreille. De leur union naîtront trois filles ; l’une d’elles, Félipa, sera l’épouse de Pierre-Roger de Mirepoix …

L’Inquisition est le nom donné à la répression impitoyable et féroce menée par l’Église contre les cathares, qualifiés d’hérétiques.

Sur une période allant de 1231 à 1234, le pape Grégoire crée des tribunaux d’inquisition pour traquer et juger les hérétiques. Il confie l’Inquisition aux Dominicains. Les Cathares retournent dans la clandestinité. Les chefs des Églises de Toulouse et Razès se réfugient également à Montségur.

Dès lors, les évènements, sanglants, vont s’accélérer. Dans cette succession de violences, de drames, Corba va prendre la décision d’adhérer à la cause cathare, un choix, un engagement qu’elle va assumer toute sa vie. Corba était une femme de valeurs, de convictions. Elle est entrée en résistance non violente, mais cette résistance ne fut pas passive pour autant.

Elle s’est battue avec ses armes, les vraies : l’Amour, la Foi, la générosité, la tolérance, ses convictions inébranlables.

« Corba, tête haute » raconte la vie de Corba, sa vie partagée auprès des siens

Éric LE BADÉZET

le 26 avril 2021