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Cercle Ce qui fut sera de Katsiaryna Graff

Ce qui fut sera

« L’histoire ne se répète pas, mais elle rime », disait Mark Twain.
Nous avançons par cycles, comme dans une chanson : un sommet, un retour au refrain, puis la mélodie reprend, familière et pourtant différente.

Avec le développement de l’intelligence artificielle, le monde change à une vitesse vertigineuse, dans une direction encore indéfinie. Nous nous sentons comme des graines de pissenlit emportées par le vent, animées seulement par le désir de tomber sur une terre fertile et d’y prendre racine. Avons-nous peur de l’essor de l’IA, de l’inconnu qu’il entraîne, ou est-ce simplement l’incertitude en tant que telle qui nous terrifie ?

Nous murmurons « Ce qui fut sera» non par nostalgie, mais parce que l’être humain supporte mal l’incertitude. Il a besoin de rythme, de répétition — peut-être une trace de notre passion innée pour la musique.

Aujourd’hui, alors que les technologies effacent les frontières et brouillent même le concept d’État, devenons-nous réellement plus libres, ou nous rapprochons-nous d’un vide déroutant ? Privés de repères collectifs et de confiance envers les structures sociales, les hommes peuvent-ils trouver en eux la force de créer de nouveaux repères, ou bien, pris de panique, se tourner ont-ils à nouveau vers des cultes anciens et archaïques à la recherche de salut ? L’histoire montre que, face au chaos, les sociétés tendent parfois à régresser vers des rituels archaïques ou des pratiques rudimentaires, au détriment des plus vulnérables. Dans la panique, les hommes adoptent des formes d’organisation primitives, inacceptables dans une société moderne, mais qui leur semblent alors la seule issue.

Le cycle semble se répéter. Pourtant, cela ne signifie pas que nous devons céder à la panique. L’humanité a traversé de nombreuses transitions radicales ; parfois elle en est sortie renforcée, parfois affaiblie, mais toujours transformée d’une manière ou d’une autre.

Que nous reste-t-il alors ? Vivre, tout simplement — mais vivre avec dignité. Nous ne pouvons peut-être pas ralentir le rythme du monde, mais nous pouvons choisir comment le traverser.C’est exactement ce que j’explore dans mon récit La Porte : comment trouver sa propre ouverture au milieu du tumulte, sans se soumettre aux rôles imposés, et comment traverser les cycles de l’histoire avec conscience et intégrité.

Katsiaryna Graff, auteure du livre La porte.

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