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Entretien avec Caroline Leverrier – Voir les astres s’éteindre

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

La parution d’un livre passe par plusieurs étapes… et l’auteur.e, par plusieurs états émotionnels ! Au cours du processus de parution, l’excitation est allée croissante, pour laisser place à une grande joie durable.

Mais détaillons un peu : d’abord, à l’approbation du comité de lecture, la fierté est montée en flèche : mon œuvre était reconnue ! En tenant le livre entre mes mains pour la première fois, un doux sentiment d’accomplissement est venu s’y mêler.

Maintenant que je peux le partager avec mon entourage, je suis toujours extrêmement curieuse d’avoir leur retour : qu’ont-ils pensé de tel passage, quel dénouement auraient-ils imaginé, quelle est leur libre interprétation ?

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Considérant l’étrangeté inhérente à mon histoire, j’ai deux types de lecteurs : ceux qui adhèrent tout de suite, entrent en résonance dès les premières pages et ne le lâchent plus. Et puis, il y a tous mes lecteurs ayant un peu plus les pieds sur Terre, dont la logique lâche prise plus ou moins vite pour se laisser porter par le flux des mots et les images qui vont et viennent.

D’une manière générale, j’ai des échos très positifs sur le style d’écriture et l’inventivité de l’univers. Beaucoup me démasquent en flairant une inspiration dans les mythes sud-américains… Quant aux références, j’ai eu droit à Julio Cortázar et Stéphane Mallarmé ! Pour résumer, un ami a qualifié mon livre d’ « OVNI littéraire », ce qui me plaît énormément.

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?

Les Éditions Maïa ont la particularité de beaucoup impliquer leur.e.s auteur.e.s dans le processus de création du livre : maquette, résumés…  C’est un aspect que j’ai beaucoup apprécié car il permet de créer un livre à l’image de l’auteur.e. Depuis sa parution, j’ai beaucoup appris sur le monde de l’édition et des librairies. Mais je ne pense que cela aura une influence sur mon écriture.

L’édition et l’écriture sont deux étapes différentes. Cette dernière doit garder son indépendance, puisqu’elle constitue le moment privilégié de l’auteur.e avec son imaginaire.

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

L’originalité de mon livre, c’est qu’on ne sait plus où on est ! Les premières pages sont un assemblement de fragments hétéroclites dans un univers très vaste. Cela en déconcerte plus d’un, et c’est le but. J’ai voulu remettre en cause la vision du monde que nous avons par défaut, quitte à tordre notre logique humaine afin d’ouvrir nos yeux à de nouvelles perspectives.

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

Je suis une écrivain.e sporadique. Je n’ai pas de routine d’écriture assidue. Je prends mon stylo ou mon crayon quand je sens que c’est le moment. Ce qui m’inspire, c’est la danse, les voyages et les histoires que d’autres me racontent.

Si l’inspiration se fait désirer, alors je gribouille en écoutant de la musique, pour appeler les mots… Jamais sur ordinateur, ce n’est pas naturel pour moi – vous l’aurez compris, mon écriture est instinctive et spontanée. Elle est aussi concise (déformation professionnelle de la traductrice ?), raison pour laquelle certains passages culminants, mûris pendant des mois, ne représentent qu’un ou deux paragraphes.

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?

Je ne m’imagine pas vivre sans une histoire en tête. J’ai besoin d’être accompagnée par les personnages d’une histoire en cours, de les sentir évoluer tous seuls dans ma tête. C’est une présence constante dont je ressens très vite le manque.

Pour l’instant, je n’arrive pas encore à me projeter sur la suivante. Mais, doucement, viennent me visiter les rafales de la Patagonie et ses brumes enchanteresses dissimulant les empreintes du puma…

Caroline Leverrier, auteure de Voir les astres s’éteindre disponible sur le site des Editions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.